Délicate Silhouette - Texte par Serge Assaf


Délicate silhouette, texte par Serge Assaf, artiste de Galerie.xyz

Délicate silhouette

 par Serge Assaf

Délicate silhouette qui se dessine dans l’aura déjà chaude de ce soleil de juin.
D’un pas tranquille, elle descend la rue qui chante son animation quotidienne.
Comme chaque matin, elle entre chez le boulanger et en ressort quelques minutes après
avec une baguette chaude et odorante qu’elle ne peut s’empêcher d’entamer.
Elle remonte ensuite vers l’avenue s’arrêtant parfois devant une vitrine.
Sa robe blanche souligne l’éclat doré de sa peau que sublime son allure féline.

J’aime la voir éclairer le quartier de sa présence
autant que j’aime sentir son parfum longtemps après son passage.
C’est un mélange subtil de jasmin et d’oranger que souligne une pointe de patchouli.
L’air s’imprègne alors de sa présence et la magie s’installe,
m’emportant dans d’imaginaires paysages où tout mon être respire son existence.
Je l’attends tous les matins pour la voir marquer ma vie d’une nouvelle journée.
Je ne l’aborde jamais.
Je me contente juste de la regarder et cela suffit à mon bonheur.

Qu’aurais-je donc à lui dire d’ailleurs ?
Qu’elle est belle ?
Qu’elle me paraît tellement inaccessible
que je n’ose espérer
qu’elle pose ses yeux sur moi un jour ?

Et quand bien même !
Saurais-je pour autant accueillir son regard où j’aimerais me perdre ?
Me noyer dans le bleu de ses yeux
et vouloir que ma vie s’arrête là pour que j’y reste toujours ?
Saurais-je lui dire que depuis qu’elle est entrée dans ma merveilleuse chimère
je ne vis plus que par procuration ?
Et comment lui dire que sans elle c’est le néant qui me guette ?
Que mourir chaque jour pour elle est la seule chose que j’ai envie de vivre ?

Non ! Il est des rêves que je ne peux avoir !
Je ne peux l’approcher sans craindre qu’elle ne disparaisse.

A la douleur de la perdre pour toujours, je préfère encore n’avoir jamais entendu sa voix
ou ne pas connaître le sourire qu’elle pourrait m’adresser
ou encore l’illustre bonheur de lui tenir la main.
Je ne suis qu’un élément insignifiant dans ce monde qu’elle traverse chaque matin.
Je ne suis ici que pour l’espérer, l’admirer et
conter cette délicate silhouette qui se dessine
dans l’aura déjà chaude de ce soleil de juin.

D’un pas tranquille, elle avance à travers la rue
qui chante déjà son animation quotidienne…

Texte de juin 2017

Galerie de Serge Assaf

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