AMOUR EN QUATRE SAISONS par Batistin


AMOUR EN QUATRE SAISONS par Batistin

AMOUR EN QUATRE SAISONS

 par Batistin


ÉTÉ

À chaque pas perdre son temps
Vive et joyeuse la course en avant
mourir le coeur immobile
et la fête alentour insensible
droit comme l’aiguille
midi sonne tranquille
un petit pas au bord du quai
le fleuve de pierres flanqué
le souvenir trépassé
une seconde est passée
hier encore il en riait
une vieille a crié
un homme est tombé
le clocher en reste bouche bée.

AUTOMNE

Un pas de plus et le temps perdu
en cadeau la vie suspendue
ce matin encore il en riait
les boues par le fleuve charriées
il flotte encore un peu
un tronc où s’accroche un pneu
et coule tout à coup
un oiseau blanc pendu par le cou
auréole d’écume
un radeau voile de plumes
il lui faut un paradis
à l’Océan et tout est dit.

HIVER

Une vieille a pleuré
la vie sans arrêt
insistante résistante
les horreurs persistantes
et ce jeune homme sans espoir
cauchemar le soir
un cri c’est tout ce qu’elle put faire
images dont on ne peut se défaire
et son âme indestructible
printemps perceptible
un fardeau en chaînes d’acier
l’air qu’on respire est vicié.

PRINTEMPS

Vint alors la cohue
le fleuve emporte la vie nue
une armée d’indignés
tombereau d’os usés
un cri un hurlement
une pluie de tristes amants
en écho aux coeurs de vieilles
tombés au chant des corneilles
une immense oraison
cloches sonnent une nouvelle saison
puis de la famine le glas
un coeur froid que Vénus étrangla !


(Deux textes en un: 1 caractères italiques, 2 caractères droits, 3 tout le texte)